Accueil>La Chine à la loupe

La synergie dans l’espace

2025-03-04 09:44:00 Source: La Chine au présent Auteur: XIAO JUNYONG et ZHOU SHILIN*
【Fermer】 【Imprimer】 GrandMoyenPetit
法语词典

La combinaison du vaisseau spatial habité Shenzhou-19 et d’une fusée porteuse Longue Marche-2F est transférée dans la zone de lancement au centre de lancement de satellites de Jiuquan, le 22 octobre 2024. 

Avec une industrie spatiale mondiale florissante, la coopération en matière de sécurité et de développement spatiaux a ouvert la voie à un consensus mondial et à un effort commun en ce qui concerne l’exploration et l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique.

Au cours des dernières décennies, la Chine a approfondi l’innovation indépendante dans le domaine des technologies spatiales, renforçant ainsi sa puissance nationale. Parallèlement, elle a engagé des coopérations spatiales avec d’autres pays, étendant les bénéfices de l’exploration et de l’utilisation de l’espace à un plus grand nombre de nations et régions. Cette démarche permet d’explorer une voie importante pour construire une communauté de destin pour l’humanité dans l’espace.

Pour une utilisation pacifique de l’espace

L’espace est crucial pour le développement militaire, économique et social d’un pays, ce qui en fait un front majeur dans la concurrence mondiale moderne. La technologie spatiale joue un rôle important dans les opérations militaires, améliorant les capacités de reconnaissance, de communication et de commandement. De plus, elle est la base de nombreuses industries telles que la télédétection, la navigation et les télécommunications par satellite, contribuant ainsi à l’avancement des objectifs stratégiques des États. Alors que les grandes puissances mondiales intensifient leur présence dans l’espace, celui-ci est devenu un nouveau terrain stratégique dans la compétition internationale.

Dans ce contexte, la Chine, aspirant à devenir une puissance spatiale de premier plan, poursuit une stratégie axée sur la coopération spatiale et les partenariats par la diplomatie pacifique, créant ainsi un « cercle d’amis » dans l’espace.

Cette approche contraste avec celle des États-Unis, qui dominent actuellement le paysage spatial grâce à leur connaissance approfondie de la situation spatiale et à leur vaste flotte de satellites. Basés sur ces avantages, les États-Unis adoptent une politique spatiale alignée sur la politique « America First », privilégiant la formation d’alliances exclusives tout en ignorant le cadre de l’ONU. Cette stratégie américaine se traduit par une volonté d’exclure le dialogue et la coopération avec des pays comme la Chine et la Russie, tentant d’établir des règles de gouvernance spatiale qui renforcent l’hégémonie américaine.

Adopté en 2011 par le Congrès américain, l’amendement Wolf interdit toute recherche scientifique conjointe sino-américaine impliquant l’Administration nationale de l’aéronautique et de l’espace (NASA) ou le Bureau de la politique scientifique et technologique de la Maison-Blanche, sauf autorisation explicite du Bureau fédéral d’enquête (FBI) et du Congrès américain. En outre, il est interdit à toutes les installations de la NASA d’accueillir des « visiteurs officiels chinois », ce qui bloque la coopération spatiale entre les deux pays.

En réponse à ces pratiques d’exclusion, la Chine cherche à coopérer dans le cadre de l’ONU pour préserver sa sécurité nationale et protéger ses intérêts spatiaux. En outre, elle vise à surmonter l’« isolement » imposé par certains pays.

Philippe Baptiste, président du Centre national d’études spatiales de France, et Li Guoping, ingénieur en chef du département de coopération internationale de l’Administration spatiale nationale de Chine, offrent des livres sur l’espace au Collège de Xichang (Sichuan), le 23 juin 2024.

De l’isolement à la coopération

En 1977, une délégation d’experts chinois en technologie spatiale a visité des institutions françaises de recherche aérospatiale, marquant la fin d’une longue période d’« isolement » de la Chine dans le domaine spatial et jetant les bases d’une coopération fructueuse entre les deux pays.

En mars 2021, la Chine et la Russie ont signé un mémorandum d’entente sur la construction conjointe d’une station internationale de recherche lunaire, lançant officiellement leur coopération en matière d’exploration lunaire.

Lors de la Conférence mondiale sur l’exploration spatiale en juin 2021, les deux pays ont publié conjointement la Feuille de route de la Station internationale de recherche lunaire (V1.0) et le Guide de partenariat pour la Station internationale de recherche lunaire (V1.0). Ces documents détaillent les concepts et les objectifs scientifiques, les étapes de mise en œuvre et les opportunités offertes par cette station, qui comprend un ensemble d’installations de recherche expérimentale créées à la surface et sur l’orbite de la Lune. Conçue comme un projet ouvert, elle vise à impliquer potentiellement d’autres pays, organisations internationales et partenaires.

En 2024, la sonde chinoise Chang’e-6 a ramené les premiers échantillons de la face cachée de la Lune. Au cours de cette mission, Chang’e-6 a transporté quatre charges utiles internationales de la France, de l’Agence spatiale européenne (ESA), de l’Italie et du Pakistan pour différentes tâches.

La Chine mène également des projets de R&D en matière de sciences et technologies spatiales avec d’autres pays en partageant les résultats.

Dès 2014, la Chine et le Brésil ont créé le Laboratoire commun Chine-Brésil pour la météorologie spatiale, afin d’étudier les modèles de changements de la météo spatiale. En 2017, des scientifiques de l’Académie des sciences de Chine et de l’Académie autrichienne des sciences ont utilisé le satellite quantique chinois Micius pour réaliser une distribution de clés quantiques entre les deux pays, jetant ainsi les bases de la construction d’un réseau mondial de communication quantique.

La sécurité spatiale est aujourd’hui confrontée à de nombreux défis, notamment la militarisation de l’espace, l’accumulation rapide de débris spatiaux et l’encombrement croissant des orbites. Ces problèmes soulignent la nécessité de la participation active de la Chine à la gouvernance spatiale internationale.

Pour relever ces défis, la Chine participe à des discussions dans le cadre de l’ONU sur des sujets tels que la viabilité à long terme des activités spatiales, le développement et l’utilisation des ressources spatiales, ainsi que la prévention d’une course aux armements dans l’espace. La Chine contribue également à l’introduction de nouvelles initiatives. Elle joue un rôle clé dans l’exploration et l’innovation spatiales, et s’efforce de faire progresser le programme « Espace 2030 », une feuille de route ambitieuse, élaborée par l’ONU qui vise à intégrer les données, technologies et produits issus de l’exploration spatiale dans la réalisation des 17 Objectifs de développement durable (ODD) adoptés en 2015.

Promouvoir de nouvelles avancées

Le renforcement de la coopération en matière de technologies spatiales contribue à réduire les coûts et à atténuer les risques liés à l’exploration spatiale, ce qui favorise la réussite des projets. La mission Tianwen-1, première exploration chinoise de Mars, en est une illustration éclatante : le pays a collaboré avec l’ESA sur des technologies d’ingénierie, avec l’Autriche et la France sur les charges utiles et a établi un mécanisme d’échange de données avec les États-Unis sur la sonde martienne. Cette approche collaborative s’étend également à d’autres projets comme une coopération internationale sur les charges utiles pour une mission d’exploration d’astéroïdes.

En 2024, la Chine avait signé plus de 200 accords de coopération spatiale avec plus de 50 pays et organisations. Parallèlement, son marché spatial commercial connaît une croissance exponentielle, passant de 800 milliards de yuans en 2019 à 1 900 milliards de yuans en 2023. Rien qu’en 2023, la Chine a lancé 13 fusées porteuses commerciales et a initié environ 170 projets de financement dans le secteur spatial commercial, pour des investissements totaux dépassant 18,5 milliards de yuans.

En outre, la Chine soutient de nombreux pays et régions moins avancés en matière de technologie spatiale par le biais de la coopération internationale. Par exemple, elle a mis en place un mécanisme de soutien d’urgence pour la prévention et l’atténuation des catastrophes naturelles à l’aide des satellites météo-rologiques Fengyun, dont les données sont désormais utilisées dans 132 pays et régions.

L’engagement chinois en matière d’assistance spatiale s’est particulièrement illustré lors de catastrophes majeures : en 2018, face à la sécheresse dévastatrice en Afghanistan et à la rupture du barrage de Xe-Pian Xe-Namnoy au Laos ainsi qu’en 2019, lors du cyclone Idai au Mozambique. Les données fournies par la Chine ont permis la prévention des catastrophes et l’atténuation de leurs dégâts, et ont guidé les opérations de sauvetage dans les régions touchées et isolées.

La Chine a aussi aidé les pays en développement à former du personnel qualifié. Par l’intermédiaire du Centre régional pour l’éducation aux sciences et technologies spatiales en Asie et dans le Pacifique (Chine), affilié à l’ONU, elle a formé quelque 2 000 professionnels de l’industrie spatiale pour plus de 70 pays et a créé l’Alliance pour l’innovation aérospatiale de « la Ceinture et la Route » et l’Association des universités techniques sino-russes. En outre, la Chine a favorisé les échanges entre le personnel des domaines de la télédétection et de la navigation par le biais d’un programme de formation international.

À l’avenir, la Chine continuera d’approfondir sa collaboration spatiale avec d’autres pays, de participer à la formulation et à la mise en œuvre de réglementations internationales et de promouvoir la durabilité de la coopération spatiale internationale.

En même temps, la Chine augmentera ses investissements dans le secteur spatial pour stimuler l’innovation continue des technologies spatiales, contribuant ainsi davantage à la sécurité de l’espace et à son utilisation pacifique, ainsi qu’au bien-être général de l’humanité.

 

*XIAO JUNYONG est directeur exécutif du Centre pour la science, la technologie et les droits de l’homme à l’Institut de technologie de Beijing et ZHOU SHILIN est chercheur associé dans la même institution.

  
Partager:

Copyright © 1998 - 2016 | 今日中国杂志版权所有

互联网新闻信息服务许可证10120240024 | 京ICP备10041721号-4

互联网新闻信息服务许可证10120240024 | 京ICP备10041721号-4