Des équipements éoliens destinés à l’exportation au port de Lianyungang (Jiangsu), le 23 juin 2025
L’économie mondiale traverse une période de profonds bouleversements et de turbulences, marquée par la montée du protectionnisme et des discours récurrents sur le « découplage ». Dans ce contexte, il est crucial de clarifier la logique intrinsèque de la mondialisation, de saisir la portée universelle du développement et de l’ouverture de la Chine, et d’explorer les voies d’une coexistence future guidée par la sagesse de la civilisation moderne.
Le président chinois Xi Jinping l’a maintes fois rappelé : « la porte de la Chine ne se refermera pas, mais elle s’ouvrira toujours plus largement ». Bien plus qu’un choix stratégique pour son développement, cette ouverture représente une promesse de stabilité que la Chine offre à un monde en proie aux incertitudes. Désormais engagée dans une nouvelle phase, l’ouverture de la Chine a pour essence de transformer les relations économiques mondiales, les faisant évoluer d’une logique dominante de complémentarité vers une nouvelle normalité fondée sur la coopétition et le gagnant-gagnant.
Une tendance irréversible
Si l’ouverture extérieure et la mondialisation ont pu libérer une telle puissance productive, c’est qu’elles s’appuient sur trois lois économiques immuables. Premièrement, la libre circulation transfrontalière des facteurs brise les entraves territoriales pesant sur les ressources, les capitaux et les talents, permettant aux facteurs de production de circuler vers les zones à rendement optimal, afin d’augmenter considérablement l’efficacité de l’allocation des ressources mondiales.
Deuxièmement, la division internationale approfondie du travail permet aux entreprises de chaque pays de trouver le meilleur positionnement au sein de chaînes de valeur toujours plus complexes selon leurs avantages comparatifs, créant conjointement des produits et des services plus compétitifs grâce aux collaborations spécialisées et aux économies d’échelle.
Troisièmement, la coopération technologique mondiale ouverte accélère la diffusion des connaissances, la confrontation des idées et le débordement de l’innovation. À notre époque, aucun pays ne peut être un « îlot d’innovation » fermé : l’assimilation, l’intégration et la réinvention constituent désormais la norme du progrès scientifique et technologique. Ces trois mécanismes forment ensemble la base solide d’une économie mondiale ouverte, et fondent la confiance inébranlable de la Chine en son engagement en faveur de l’ouverture.
Robot de compagnie intelligent présenté à la Conférence mondiale de l’IA, à Shanghai, le 27 juillet 2025
Une certitude précieuse
Si les principes économiques dessinent un plan, le développement ouvert de la Chine des quarante dernières années y apporte des couleurs réalistes et vivantes. Depuis son entrée dans une nouvelle phase de développement de haute qualité, la Chine, portée par ses principes d’innovation, de coordination, d’écologie et de partage, apporte une croissance pérenne à l’économie mondiale malgré les incertitudes.
Avec un développement innovant, la Chine devient l’une des « sources d’innovation mondiales », tout en fournissant des biens publics à la planète. En 2024, les dépenses en R&D du pays ont atteint 3 600 milliards de yuans, représentant 2,68 % du PIB. Cet investissement massif se traduit par des réalisations remarquables : percées dans les domaines de la 5G, de l’intelligence artificielle (IA), de la biomédecine et des énergies nouvelles. Surtout, la Chine reste attachée à l’esprit de science ouverte et partage volontiers ses innovations. Par exemple, le modèle génératif open-source DeepSeek offre aux chercheurs du monde entier, en particulier dans les pays en développement, un accès aux technologies d’IA de pointe, réduisant drastiquement les obstacles techniques. Une illustration vivante de sa contribution au partage des connaissances mondiales par l’innovation.
Avec un développement coordonné, la Chine joue un rôle stabilisateur dans l’économie mondiale grâce à son immense marché intérieur. Sa population de 1,4 milliard d’habitants, dont plus de 400 millions à revenu intermédiaire (groupe en expansion), forme un marché de consommation unique. Ces dernières années, le gouvernement chinois s’efforce de fluidifier la circulation économique nationale, faisant de la stimulation de la demande intérieure un levier majeur de croissance. Dans un contexte de demande mondiale atone, un marché chinois dynamique offrant aux entreprises mondiales un espace de croissance vaste, stable et prévisible représente une certitude précieuse.
Engagée dans un développement vert, la Chine apporte un soutien décisif à la lutte contre le changement climatique et au développement durable mondial, grâce à sa détermination inébranlable et à sa puissance industrielle. Elle mène sa transition énergétique avec une intensité inédite : les énergies propres représentent désormais plus de la moitié de la croissance de sa consommation électrique. Plus important encore, la Chine produit l’écrasante majorité des panneaux photovoltaïques, des éoliennes et des batteries de véhicule électrique mondiaux, grâce à sa chaîne industrielle complète et ses avantages d’échelle. Répondant à ses besoins intérieurs tout en réduisant, via ses exportations massives, le coût de la transition énergétique mondiale, elle rend l’énergie propre abordable pour de nombreux pays. Ses capacités de production verte deviennent ainsi un accélérateur indispensable à la réalisation des objectifs de l’Accord de Paris.
Avec un développement partagé, la Chine promeut activement un paysage économique mondial inclusif et équilibré. Malgré des courants opposés à la mondialisation, elle défend le multilatéralisme et honore concrètement ses engagements en faveur de l’ouverture. Son industrie manufacturière est déjà entièrement ouverte aux investissements étrangers, tandis que les services modernes, tels que la finance, la télécommunication, la santé et l’éducation, accélèrent leur niveau d’ouverture. La Chine approfondit ses liens économiques avec les pays développés et étend les opportunités de développement à ses partenaires du Sud via des plateformes comme l’initiative « la Ceinture et la Route ».
Une nouvelle normalité
Avec l’amélioration significative du niveau technologique industriel chinois, les relations économiques de la Chine avec le monde, en particulier avec les pays développés, connaissent une mutation structurelle profonde. Il faut reconnaître que les relations économiques et commerciales des dernières décennies, caractérisées par la complémentarité verticale, sont un produit d’une période historique spécifique. Aujourd’hui s’instaure une nouvelle normalité de coopétition où la concurrence horizontale coexiste avec la coopération approfondie.
La course accélérée des pays émergents pour rattraper les économies avancées est un phénomène récurrent depuis la révolution industrielle. La croissance rapide de la Chine au cours des quarante dernières années a nécessairement renforcé sa compétitivité face aux pays développés, ce qui peut susciter de l’inconfort, voire des malentendus et des inquiétudes chez certains. Si cette méfiance est intentionnellement amplifiée ou déformée, elle risque d’engendrer des comportements antagonistes.
Cependant, cela ne saurait correspondre aux normes civilisationnelles des relations internationales modernes. L’essence de la civilisation moderne réside précisément dans la reconnaissance des différences, le respect des compétiteurs, la recherche de la coopération au sein de la compétition et la réalisation d’une situation gagnant-gagnant. Depuis toujours, les économies avancées cultivent une coopération étendue malgré une concurrence féroce, représentant la norme des relations économiques de marché abouties.
Confrontée à cette nouvelle normalité, la Chine a choisi non de la fuir mais de l’embrasser avec une détermination accrue. Nous avons pleinement conscience que relever ces défis exige un perfectionnement interne et un alignement sur les normes internationales. Ainsi, la Chine propose d’élargir son ouverture institutionnelle, s’engageant activement à adhérer aux règles économiques et commerciales internationales exigeantes. Elle promeut l’intégration des règles, des systèmes, du contrôle et des standards dans des domaines clés tels que la protection de la propriété intellectuelle, la concurrence loyale, les normes environnementales, les marchés publics et les flux transfrontaliers de données.
*JIANG XIAOJUAN est présidente de la Société chinoise d’économie industrielle.
(Texte basé sur le discours de l’auteure lors de la Conférence ministérielle sur le Dialogue mondial entre les civilisations.)
