
Des cerfs du père David dans la zone humide de la mer Jaune, à Yancheng (Jiangsu)
Le 15 août 2005, lors d’une inspection au village de Yucun, dans le district d’Anji, Xi Jinping, alors secrétaire du comité provincial du Parti communiste chinois (PCC) pour le Zhejiang, a formulé pour la première fois le concept « la nature vaut son pesant d’or ».
Ce concept témoigne de la compréhension profonde qu’a le PCC des lois de la nature et des principes du développement durable. Il apporte également la sagesse et les solutions de la Chine pour la construction d’un monde propre et beau, et d’une communauté de destin pour l’humanité.
Des réalisations majeures
Le concept selon lequel « la nature vaut son pesant d’or » éclaire la relation dialectique entre la protection de l’environnement et le développement économique.
Guidée par cette philosophie, la Chine a coordonné un développement de haute qualité avec une protection de haut niveau, créant un miracle écologique et un miracle de développement vert.
Les résultats de cette démarche sont impressionnants. En 2024, la concentration moyenne de particules fines (PM2,5) dans les villes chinoises de niveau préfectoral ou supérieur est tombée sous la barre des 30 microgrammes par mètre cube. C’est une baisse de 56 % par rapport à il y a dix ans, et le nombre de jours de forte pollution a diminué de 92 %. La Chine est ainsi devenue l’un des pays où la qualité de l’air s’améliore le plus rapidement au monde.
La proportion de l’eau de surface de bonne qualité (classes I à III) est passée de 64,1 % à 90,4 %. Par ailleurs, la qualité de l’eau du fleuve Changjiang est restée stable en classe II pendant cinq années consécutives, et celle du fleuve Jaune, pendant trois années consécutives.
La Chine a assuré la protection de 90 % de ses écosystèmes terrestres et de 74 % de ses espèces animales et végétales sauvages d’importance nationale. Avec un taux de couverture forestière dépassant les 25 %, le pays a contribué à un quart de la surface verte ajoutée à l’échelle mondiale.
Pour sa transition verte et bas-carbone, la Chine soutient, depuis 2012, une croissance économique annuelle moyenne de plus de 6,1 % en augmentant sa consommation d’énergie de seulement 3,3 % en moyenne par an.
Le pays a mis en place le système d’énergies renouvelables le plus vaste et à la croissance la plus rapide du monde. À la fin de 2024, les énergies renouvelables représentaient 56 % de la capacité installée de production électrique nationale, tandis que la part du charbon dans la consommation énergétique avait chuté à 53,2 %. De plus, la Chine a mis en place le plus grand marché de permis d’émission de gaz à effet de serre au monde, qui est désormais stable et pleinement opérationnel.
Au cours des dix dernières années, l’intensité des émissions de carbone a diminué de plus de 35 %, inversant ainsi la tendance à la croissance rapide des émissions de dioxyde de carbone.

Le Cibotium barometz, une espèce de fougère protégée de classe II au niveau national, dans la réserve naturelle de Shimentai à Qingyuan (Guangdong)
Du concept à l’action
Sous l’égide du concept « la nature vaut son pesant d’or », la Chine a mis en place un cadre institutionnel pour la civilisation écologique. Ce concept a été inscrit dans la Constitution nationale et intégré au « Plan global en cinq axes » de la Chine. Pour soutenir cette vision, une trentaine de lois ont été promulguées, et un code de l’environnement est en cours d’élaboration.
À travers le pays, les différentes régions explorent des moyens de transformer leurs atouts écologiques en avantages économiques. Cela a donné naissance à plusieurs modèles de valorisation, comme le fait de protéger pour générer des bénéfices, de valoriser les ressources pour obtenir des revenus ou de tirer parti des atouts écologiques pour se développer.
Par exemple, le modèle de « protection pour obtenir des bénéfices » vise à compenser financièrement les acteurs qui préservent l’environnement. De 2013 à 2023, les transferts de fonds du gouvernement central vers les zones écologiques prioritaires sont passés de 42,3 à 109,1 milliards de yuans, représentant un investissement total de 790 milliards de yuans.
La Chine mise de plus en plus sur un modèle de développement qui utilise ses atouts écologiques pour stimuler sa croissance économique. L’idée est de transformer l’environnement en un moteur de croissance, notamment à travers l’agriculture, le tourisme et les éco-industries.
À la fin de 2024, on comptait 78 000 produits labellisés verts, biologiques, ou bénéficiant d’une appellation d’origine. Le tourisme rural a lui aussi été dynamisé, avec la promotion de 1 597 villages et villes axés sur ce secteur.
Pour concrétiser cette vision, la Chine s’appuie sur une autre approche : tirer parti des ressources écologiques. Elle utilise des politiques incitatives, l’innovation technologique et des outils financiers pour transformer les ressources naturelles en capital.
Un exemple parfait est le développement de la finance verte qui a permis de créer un marché de capitaux dédié, attirant les investissements privés vers des projets écologiques et des industries vertes. Aujourd’hui, la Chine est le leader mondial du marché du crédit vert et se positionne parmi les premiers pour le volume d’obligations vertes émises.

Le Cibotium barometz, une espèce de fougère protégée de classe II au niveau national, dans la réserve naturelle de Shimentai à Qingyuan (Guangdong)
Une portée mondiale
Le concept « la nature vaut son pesant d’or » offre une nouvelle approche du développement durable et de l’écologie à l’échelle mondiale. Il rompt avec le vieux dilemme qui oppose croissance économique et protection de l’environnement, un problème auquel de nombreux pays sont confrontés. En harmonisant le développement économique et la nature, cette vision apporte une contribution précieuse à l’évolution de la civilisation humaine et a été largement reconnue par la communauté internationale.
Erik Solheim, ancien secrétaire général adjoint des Nations unies et ancien directeur exécutif du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), a souvent mis en avant ce concept pour illustrer le succès de la Chine. Selon lui, la Chine est un leader incontesté en matière de développement vert et un acteur indispensable si l’on veut aider le monde à devenir plus respectueux de l’environnement.
Sur le plan pratique, la Chine a transformé ce concept en actions concrètes, s’impliquant activement dans la gouvernance mondiale en matière d’environnement et de climat.
Elle a joué un rôle majeur dans la négociation, la signature et la mise en œuvre de l’Accord de Paris. Elle a également pris des engagements forts en matière d’atteinte du pic des émissions de CO2 et de neutralité carbone.
La Chine a organisé avec succès la COP15 à la Convention sur la diversité biologique, à l’issue de laquelle a été adopté le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal. De plus, elle a présidé la COP14 à la Convention de Ramsar sur les zones humides.
Dans le cadre de l’initiative « la Ceinture et la Route », la Chine collabore activement avec de nombreux pays et organisations internationales pour mettre en place des mécanismes de développement à faible émission de carbone. Le pays a notamment initié la création de l’Alliance internationale pour le développement vert de l’initiative « la Ceinture et la Route » et une plateforme de données environnementales. À ce jour, plus de 200 documents de coopération ont été signés avec les pays partenaires.
De plus, la Chine s’est engagée dans une coopération Sud-Sud sur le changement climatique, signant des accords d’aide avec plus de 40 nations. Depuis 2016, plus de 177 milliards de yuans ont été alloués à ces projets. Le pays mène également des projets d’énergie verte avec plus de 100 pays et régions, allant de grands projets phares à des projets « petits mais beaux » qui bénéficient directement aux populations locales.
Au cours des vingt dernières années, le concept « la nature vaut son pesant d’or » a prouvé son efficacité et sa pertinence. Continuer de l’appliquer n’est pas seulement essentiel pour bâtir une Chine aux montagnes verdoyantes, aux eaux limpides et à l’air pur, mais cela contribue aussi à la création d’un monde plus durable et plus sain pour tous.
*YU HAI est directeur adjoint du Centre de recherche sur la pensée de Xi Jinping sur la civilisation écologique et directeur adjoint du Centre de recherche sur les politiques environnementales et économiques du ministère de l’Écologie et de l’Environnement.