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Le patrimoine culturel sous un jour nouveau

2025-01-27 17:30:00 Source: La Chine au présent Auteur: XUE XIANG et WANG HAOKUN*
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Les universités, toujours moteur des nouvelles cultures, préservent aujourd’hui les traditions grâce à la technologie. 

Le Musée de la culture traditionnelle chinoise présente une collection de papiers découpés de Yuxian (Hebei) à l’exposition « Diversité splendide : Pratiques de protection du patrimoine culturel immatériel chinois », à Beijing, le 16 juin 2024. 

La marqueterie en filigrane, technique traditionnelle chinoise de travail du métal, est classée comme patrimoine culturel immatériel au niveau national. Autrefois considérée comme une spécialité de Beijing, elle est aujourd’hui reconnue mondialement. Les artistes chinois captivent l’attention du public durant les événements de mode internationaux tels que le London Design Festival et la Fashion Week de Milan avec de magnifiques bijoux en filigrane. La vitalité de cet artisanat ancestral remonte à la Beijing Filigree Inlay Factory, l’une des premières entreprises de traitement de l’or et de l’argent en Chine, créée en 1958.

Pour les patrimoines culturels immatériels qui disparaissent ou qui rencontrent des difficultés de transmission, les autorités locales prennent diverses mesures pour encourager leur apprentissage et les efforts pour les protéger.

Selon un responsable du Bureau municipal de la culture et du tourisme de Beijing, les conditions des arts et de l’artisanat considérés comme patrimoine culturel immatériel, ainsi que les défis auxquels ils sont confrontés, seront étudiés grâce à des méthodes multimodales, notamment des enregistrements écrits et audiovisuels, afin de les documenter et de les préserver.

Une nouvelle tendance

L’année 2024 a marqué les 20 ans de la ratification par la Chine de la Convention de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. La Chine a également instauré une Journée du patrimoine culturel et naturel, célébrée chaque année le 8 juin. Une grande diversité d’activités organisées à travers le pays ce jour-là, mettant en avant les caractéristiques locales, créent de nouveaux moyens de diffuser le patrimoine culturel immatériel traditionnel.

Le concept « patrimoine culturel immatériel + tourisme » représente une nouvelle tendance dans l’essor du guochao. Signifiant littéralement « tendance nationale », le guochao reflète la préférence croissante des consommateurs pour les marques, l’art et la culture chinoise.

« L’intégration de la culture et du tourisme est un moyen efficace de préserver le patrimoine culturel immatériel et d’obtenir des résultats bénéfiques pour les deux secteurs », déclare Yang Ping, doyen de l’École de culture chinoise et de communication de l’Université des études internationales de Beijing (BISU), qui mène des recherches sur le patrimoine culturel immatériel et la communication culturelle. « Pour cela, il est également important de mettre en valeur le patrimoine naturel et culturel par le biais de projets de revitalisation rurale et d’urbanisme. Des parcs culturels nationaux devraient être créés pour utiliser et protéger le patrimoine culturel chinois. »

La Chine possède le plus grand nombre d’éléments du patrimoine culturel immatériel au monde. À la fin du mois de décembre 2023, plus de 100 000 projets étaient répertoriés dans les inventaires du patrimoine culturel immatériel au niveau national, provincial, municipal et de district, et plus de 90 000 personnes répertoriées comme héritiers représentatifs. Le patrimoine culturel immatériel de la Chine ajoute de nouvelles dimensions à la diversité culturelle mondiale et suscite davantage d’exigences en matière de protection et d’utilisation de ces ressources inestimables.

Selon M. Yang, la Chine possède une riche expérience en matière de protection de son patrimoine culturel. Le pays a mis en place une série de lois et de réglementations sur la protection du patrimoine culturel et s’efforce d’inscrire davantage de sites du patrimoine sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, qui compte actuellement 59 sites chinois. De plus, la Chine participe à la coopération mondiale pour la protection de la diversité culturelle. Ses cinq parcs culturels nationaux constituent un modèle de protection du patrimoine culturel aux caractéristiques chinoises, intégrant une approche holistique de la préservation du patrimoine naturel et culturel. La ville de Beijing, par exemple, a introduit une série de politiques couvrant divers aspects, notamment les héritiers, la promotion et l’exposition.

Foire du patrimoine culturel immatériel avec des vêtements ethniques, des spécialités et des produits artisanaux au district de Jinping, dans la préfecture autonome Miao et Dong de Qiandongnan (Guizhou)

Les contributions des universités

Les universités jouent un rôle important dans la transmission du patrimoine culturel immatériel. Wang Mingyang, étudiante de la BISU, s’intéresse au cloisonné depuis le collège. « La fabrication du cloisonné me fascine beaucoup, dit-elle, lorsque je suis entrée à l’université, j’ai décidé de faire des recherches approfondies sur ce sujet. » L’été dernier, elle a visité avec ses camarades de classe le musée du cloisonné dans l’arrondissement de Dongcheng (Beijing), afin d’en apprendre davantage sur l’histoire, les procédés de fabrication et la situation actuelle de cet artisanat. Ils ont également consulté des documents pour mieux comprendre et promouvoir cet art.

Gao Yuan, un autre étudiant de la BISU, a dirigé une équipe d’innovation et d’entrepreneuriat pour visiter le village d’eau de Gubei, un lieu de villégiature dédié au patrimoine culturel immatériel situé à 140 km du centre de Beijing. En visitant plusieurs ateliers, ils ont acquis une expérience pratique de la fabrication de marionnettes d’ombres chinoises et ont appris à les manipuler. Ils ont également découvert les figurines du Dieu Lapin, symbole de bonheur et de bonne chance, qui trouvent leur origine dans une ancienne tradition chinoise consistant à vénérer le Lapin de jade lors de la fête de la mi-automne.

Pour étudier et diffuser le patrimoine culturel chinois, la BISU a organisé une série d’excursions thématiques, notamment l’exploration de l’Axe central de Beijing et une exposition de photographies prises avec des téléphones sur le Grand Canal. « À l’avenir, les universités pourront participer à la conception de produits créatifs sur le patrimoine immatériel culturel, une solution efficace de le préserver et de le mettre en valeur. Les bases créées dans les universités peuvent être de bonnes plateformes pour les enseignants et les étudiants pour faire des recherches sur le patrimoine et diffuser ses histoires », déclare M. Yang.

Exploration technologique

Les technologies sont aussi largement utilisées dans la communication sur le patrimoine culturel immatériel, notamment à travers la diffusion en direct et l’exploration virtuelle. En juin 2024, une exposition sur le patrimoine culturel immatériel a eu lieu pour présenter de nombreux produits assistés par la technologie.

Tangrenfang, une entreprise spécialisée dans la production de figurines en soie, un type de poupée traditionnelle célèbre depuis des siècles, a dévoilé ses produits réalisés à l’aide de l’intelligence artificielle. Des algorithmes de vision par ordinateur extraient les traits du visage à partir de photos, puis créent des modèles de tête en 3D. Les figurines en soie de Beijing, inscrites sur la liste nationale des éléments représentatifs du patrimoine culturel immatériel, voient leur charme renforcé par l’intégration de technologies avancées.

Dongyang (Zhejiang), un village riche en patrimoine culturel immatériel, comme la sculpture sur bois et le tressage du bambou, a développé un projet de tourisme culturel basé sur ces ressources. Dix-huit ateliers du patrimoine culturel immatériel ont été créés pour mettre en valeur les artisanats locaux avec l’aide des technologies, ce qui a permis d’accueillir plus de 2,8 millions de visiteurs en 2022. Cette initiative a renforcé la réputation du patrimoine culturel immatériel local et permis aux ateliers locaux de se développer, contribuant ainsi à la revitalisation rurale.

Des villes comme Beijing et Wuhan ainsi que la province du Guizhou ont exploré le métavers et d’autres technologies interactives multimédias pour mieux promouvoir le patrimoine culturel immatériel. Ces technologies interactives ont contribué à sa diffusion tant au niveau national qu’international. Par exemple, le jeu vidéo Shadow Fencer Theatre intègre organiquement les compétences de manipulation du jeu d’ombres, ce qui est particulièrement attrayant pour la génération Z.

Actuellement, M. Yang dirige un projet de recherche qui permettra d’élucider les valeurs portées par le patrimoine culturel chinois et son importance civilisationnelle, et de le faire rayonner dans le monde. Il mettra en avant le patrimoine de l’Axe central de Beijing à l’étranger, sensibilisant le public à la valeur des sites chinois du patrimoine mondial et facilitant la communication à l’échelle mondiale.

 

*XUE XIANG est enseignant de l’École de culture et de communication de l’Université des études internationales de Beijing (BISU) et WANG HAOKUN est chercheur assistant dans la même institution.

 

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