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Un portrait du Xinjiang à 70 ans

2025-10-30 16:09:00 Source: La Chine au présent Auteur: YUAN YUAN*
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Le Xinjiang célèbre ses 70 ans de développement en mettant en avant sa transformation socioéconomique et culturelle, symbole du renouveau national chinois. 

Paysage du lac Sayram dans le Xinjiang

Le parfum fumé du barbecue emplit l’air du soir à Urumqi, le chef-lieu de la région autonome ouïgoure du Xinjiang. Il se mêle à la douceur des fruits vendus sur les étals et à l’énergie vibrante de la foule qui anime le Grand Bazar international de la ville. Lorsque la nuit tombe, les façades s’illuminent et se transforment en immenses toiles de lumière, offrant un spectacle grandiose célébrant le 70e anniversaire de la fondation de la région autonome.

Vaste territoire couvrant un sixième de la superficie de la Chine, le Xinjiang est une mosaïque de cultures ethniques et un carrefour essentiel de l’initiative « la Ceinture et la Route », un projet lancé par la Chine pour renforcer les échanges le long et au-delà des anciennes routes de la Soie. Son parcours de développement, entamé il y a sept décennies, est aujourd’hui célébré dans toute la région.

Le 25 septembre, un grand rassemblement s’est tenu à Urumqi pour marquer cet anniversaire en présence du président chinois Xi Jinping. Une exposition thématique y retraçait les transformations du Xinjiang, illustrant l’unité, le travail et la persévérance de ses habitants à travers les décennies. On y découvrait des images d’archives, des produits industriels, la reconstitution d’un grand magasin d’époque, les résultats des politiques de réduction de la pauvreté, des expositions consacrées à l’unité interethnique ainsi que des cartes montrant l’ouverture croissante de la région.

Lors de sa visite de l’exposition le 24 septembre, Xi Jinping a souligné que les profonds changements survenus au Xinjiang au cours des 70 dernières années constituent le reflet vivant du grand renouveau national. Il a affirmé que la politique du Parti communiste chinois (PCC) pour la gouvernance du Xinjiang dans la nouvelle ère était à la fois scientifique et efficace et qu’il convenait d’y adhérer dans la durée. Le même jour, après avoir entendu les rapports du comité du PCC pour le Xinjiang et du gouvernement régional, il a appelé à bâtir un Xinjiang socialiste moderne, caractérisé par l’unité, l’harmonie, la prospérité, l’abondance, le progrès culturel et un environnement écologique sain, où les habitants vivent et travaillent dans la paix et le contentement.

Des habitants de différentes ethnies participent à une activité de peinture murale pour célébrer la Fête nationale à Urumqi, dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang, le 29 septembre 2025.

Les progrès réalisés par la région sont détaillés dans un livre blanc Lignes directrices du PCC pour la gouvernance du Xinjiang dans la nouvelle ère : pratiques et réalisations, publié le 19 septembre par le Bureau de l’information du Conseil des Affaires d’État. Selon ce document, le PIB du Xinjiang est passé d’environ 750 milliards de yuans en 2012 à plus de 2 000 milliards en 2024, franchissant pour la première fois cette barre symbolique. Le PIB par habitant a plus que doublé, atteignant près de 79 000 yuans, tandis que les recettes du budget public général se sont élevées à près de 241 milliards de yuans en 2024 contre près de 91 milliards de yuans en 2012.

Ces chiffres se traduisent concrètement dans la vie quotidienne des habitants. Gu Xiangfeng, chauffeur de bus à Urumqi depuis 30 ans, se souvient de ses débuts. « Quand j’ai commencé, les artères de la ville n’étaient que des chemins de gravier qui devenaient boueux à la moindre pluie ou neige. Les anciens bus à essence étaient étouffants en été et glacials en hiver », raconte-t-il. Aujourd’hui, les routes asphaltées ont remplacé les chemins cahoteux, et les bus électriques et hybrides ont pris la relève. « Il n’est plus rare de voir des touristes venus de tout le pays documenter la ville », ajoute-t-il avec fierté.

La transformation est tout aussi visible dans les zones rurales. Martinbek Muratkhan, un ancien fonctionnaire d’ethnie kazakhe de 63 ans originaire du district de Fuyun, se souvient de son enfance nomade. « Nous vivions en nous déplaçant sans cesse avec nos troupeaux, sans maison fixe. Désormais, le gouvernement nous a construit des habitations permanentes », explique-t-il. Il se rappelle aussi le long chemin qu’il devait parcourir pour aller à l’école. « L’école était très loin et, parfois, nous devions monter un bœuf pour nous y rendre. Aujourd’hui, les bus scolaires viennent chercher les enfants devant leur porte », raconte-t-il avec émotion. Cette sédentarisation a profondément transformé la vie des familles qui vivaient autrefois dans la précarité.

L’amélioration des conditions de vie est manifeste. « Autrefois, nous manquions souvent de nourriture. Aujourd’hui, nous devons faire attention à ne pas trop manger », dit-il en souriant. L’espérance de vie moyenne au Xinjiang est passée de 30 ans en 1949 à plus de 70 ans aujourd’hui. Le système de santé s’est considérablement développé, la région comptant désormais plus de 19 000 établissements médicaux et plus de 314 000 professionnels de santé. Près de 86 % des villes et districts disposent de réseaux médicaux intégrés, ce qui permet aux habitants d’accéder plus facilement aux soins, des cliniques locales jusqu’aux hôpitaux régionaux. Les infrastructures se sont également modernisées. Martinbek se souvient qu’autrefois, il fallait plus de dix heures pour se rendre d’Altay à son village. Aujourd’hui, le trajet ne dure plus que deux heures.

Cette amélioration des transports a changé le quotidien des habitants, mais elle a aussi ouvert la région au reste du pays et au monde. Le peintre Huang Jianxin, né en 1949 et installé à Hotan depuis son enfance, confie : « Même après avoir grandi ici, j’ai l’impression de redécouvrir le Xinjiang chaque fois que j’y retourne. » Spécialisé dans les paysages de la région, avec deux de ses œuvres exposées au Grand Palais du Peuple à Beijing, il dit avoir été frappé par l’ampleur des transformations récentes. Lors d’un séjour à Taxkorgan, dans le sud du Xinjiang, il a constaté que le nombre d’hôtels était passé de deux à plus de 140 en dix ans. Il a également pu visiter Waqia, un bourg autrefois inaccessible en raison des mauvaises routes. « Dans les années 1980, il fallait deux jours pour y aller. Aujourd’hui, une route de montagne en béton permet d’y accéder en trois heures, et chaque foyer est relié à une route pavée. J’ai eu le sentiment de découvrir un paradis caché », raconte-t-il.

Selon le Livre blanc, le réseau routier du Xinjiang s’étend désormais sur 230 000 km contre 165 900 km en 2012, reliant toutes les préfectures et la majorité des districts. Le réseau ferroviaire a presque doublé, passant de 4 900 à plus de 9 200 km. Le réseau aérien compte désormais 595 lignes, dont 25 internationales reliant 17 pays et régions. Ces avancées ont stimulé le tourisme, qui connaît une croissance sans précédent.

Huang Jianxin estime que les visiteurs ne viennent plus seulement admirer les paysages du Xinjiang, mais aussi découvrir sa richesse culturelle et artisanale. C’est ce qu’ont constaté Ayiguli Maimaiti et son mari Ainijiang Younusi, artisans ouïgours installés à Urumqi depuis trente ans. Issue d’une famille d’artisans de Kachgar, Ayiguli se souvient de son père, un coutelier de Yingjisha, peinant à nourrir sa famille. « Aujourd’hui, grâce à l’intérêt croissant des touristes pour notre

artisanat, il est bien plus facile d’en vivre », explique-t-elle. Le couple tient une boutique au Grand Bazar, spécialisée dans les tambours peints et les instruments de musique traditionnels. Leurs deux fils ont ouvert leurs propres magasins. « Le bazar est comme une scène ouverte. Les instruments ouïgours, les chants kazakhs et les rires des visiteurs s’y mêlent naturellement. »

Le Livre blanc met en avant la stratégie d’intégration entre culture et tourisme afin d’offrir aux visiteurs une expérience complète, mêlant paysages et traditions. Un plan de développement prévoit la création de pôles culturels et touristiques d’une valeur de plus de 1 000 milliards de yuans. Des événements comme le rallye du Taklamakan, la course cycliste du lac Sayram ou le Freeride World Tour contribuent à attirer des visiteurs venus du monde entier. Le nombre de touristes a été multiplié par six, passant de 48,6 millions en 2012 à 302 millions en 2024, générant un revenu de 359,5 milliards de yuans.

Le président Xi a encouragé le développement du tourisme culturel, la protection de l’environnement et la transformation du Xinjiang en centre stratégique de la Ceinture économique de la Route de la Soie. Pour Huang Jianxin, cette ouverture est autant culturelle qu’économique. « Avec l’exemption de visa pour le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, le Kirghizistan, le Tadjikistan et le Turkménistan, cinq pays d’Asie centrale, de plus en plus de touristes étrangers viendront au Xinjiang », affirme-t-il. Il évoque également une prochaine exposition de peinture au Kazakhstan et conclut : « L’initiative “ la Ceinture et la Route ” n’est pas seulement un corridor économique, c’est aussi un pont culturel qui relie les peuples. »

 

*YUAN YUAN est journaliste à Beijing Information.

 

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