Le vendredi 10 avril 2025, après une matinée de débats animés au Salon des Livres de Paris, au Grand Palais, les écrivains chinois Mai Jia, Zhao Lihong et Liu Zhenyun ont été reçus à la mairie du 6e arrondissement de Paris par monsieur le maire Jean-Pierre Lecoq. Cette rencontre, aussi simple que profondément symbolique, a clôturé une journée riche en échanges culturels, marquant un geste fort de reconnaissance mutuelle et d’ouverture intellectuelle.
Dans l’élégant hôtel de ville de l’arrondissement, situé à deux pas des jardins du Luxembourg, de la Sorbonne et des librairies de la rue de Médicis, les trois auteurs ont été accueillis avec chaleur par le maire, fervent défenseur de la culture sous toutes ses formes. Jean-Pierre Lecoq a salué leur venue à Paris, soulignant que leur participation au Salon constituait une étape essentielle dans le renforcement des liens littéraires entre la Chine et la France.
Mais au-delà de l’accueil officiel, cette rencontre fut surtout l’occasion pour le maire de formuler un souhait : inviter à nouveau ces écrivains – ou d’autres auteurs venus de Chine – dans un cadre plus approfondi, à l’occasion de futurs événements littéraires organisés par l’arrondissement. Il a évoqué, avec enthousiasme, la perspective de rencontres avec les libraires (comme L’Écume des Pages), les éditeurs, les lecteurs, ainsi qu’avec les élèves et enseignants des établissements scolaires du 6e. L’objectif : créer de véritables temps d’échange, de dialogue et de transmission autour de la littérature chinoise contemporaine.
Dans un arrondissement qui accueille chaque année de nombreuses rencontres littéraires, expositions et cafés-débats, cette ouverture à la Chine vient enrichir un tissu culturel déjà dynamique. Le 6e arrondissement, fort de son héritage littéraire unique, se confirme ainsi comme un espace de rayonnement et d’innovation culturelle.
Chacun des auteurs incarne une facette singulière de l’imaginaire chinois actuel : Mai Jia, maître du thriller intellectuel et des énigmes nourries de philosophie ; Liu Zhenyun, observateur aigu des absurdités sociales et de la condition humaine ; Zhao Lihong, poète et essayiste dont la plume relie la mémoire intime aux grands souffles de l’Histoire. Leur présence dans ce quartier chargé d’histoire littéraire fut bien plus qu’un geste protocolaire : ce fut un moment de résonance culturelle profonde.
Au-delà de ces échanges chaleureux, cette rencontre a esquissé une vision : celle d’un Saint-Germain-des-Prés réenchanté par des voix venues d’ailleurs. Car la littérature chinoise, loin d’être enfermée dans ses frontières, porte des interrogations universelles : comment se souvenir ? Comment dire l’indicible ? Comment relier les générations, les vivants et les absents, les lieux et les mémoires ?
En accueillant ces écrivains, le 6e arrondissement s’ouvre à une autre temporalité : un dialogue fécond entre le passé littéraire qui l’a façonné, le présent des voix qui l’habitent, et l’avenir des mots à venir. Ces auteurs chinois ne viennent pas "expliquer la Chine" dans une logique d’exotisme. Ils viennent dialoguer avec Paris, avec ses lecteurs, ses écrivains, ses étudiants. Ils viennent écrire un chapitre commun.
Comme l’a résumé Jean-Pierre Lecoq : « Il y a ici, dans le 6e, une mémoire du livre et de la pensée. Ouvrir cette mémoire à d’autres sensibilités, c’est la nourrir, non l’effacer. » Fidèle à sa volonté de faire du 6e un laboratoire vivant du dialogue interculturel, le maire voit dans ces échanges une nouvelle occasion de faire rayonner son arrondissement bien au-delà des frontières.
Et peut-être, à l’ombre des platanes du Luxembourg ou dans le silence feutré d’une salle de lecture rue de Tournon, naîtra un jour un texte que l’on lira à Beijing comme à Paris. Un texte où se devinera le souvenir de cette rencontre printanière, quand la Chine est venue à la rencontre du Saint-Germain-des-Prés des écrivains.
Comme le disait Confucius, « Les lettres nous rapprochent même à mille lieues de distance. » Cette maxime a trouvé, ce jour-là, une résonance très concrète au cœur de Paris.
(Les photos sont fournies par l'auteure)
*SONIA BRESSLER est fondatrice de La Route de la Soie-Éditions