L’exposition immersive en réalité augmentée de Notre-Dame de Paris, présentée conjointement par le Musée national de Chine et l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris, a ouvert ses portes le 11 septembre au Musée national de Chine à Beijing. Les visiteurs pourront se plonger dans les profondeurs de Notre-Dame de Paris, découvrir son histoire et son patrimoine, et admirer quatre statues originales de la cathédrale, dont trois sont exposées hors de France pour la première fois. Cette exposition se déroule dans le cadre des commémorations du 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France et de l’Année du tourisme culturel sino-français.
Tête en relief dans une niche en forme de fleur
Un voyage dans le temps et l’espace avec la réalité augmentée
« L’exposition Notre-Dame en réalité augmentée souligne une fois de plus la vitalité et la richesse de la coopération culturelle franco-chinoise. Elle démontre l’importance que les deux pays attachent à la protection et à la promotion du patrimoine culturel », a déclaré Bertrand Lortholary, ambassadeur de France en Chine, lors de la cérémonie d’ouverture, disant que la modélisation 3D reproduisait fidèlement Notre-Dame de Paris pour présenter la cathédrale d’une manière unique.
Beaucoup avaient été choqués lorsque la flèche de Notre-Dame s’était effondrée lors de l’incendie le 15 avril 2019. Au cours de ces cinq dernières années, la flèche a été restaurée, de même que la charpente et la toiture. Des travaux de maçonnerie, de nettoyage et de restauration ont aussi été effectués à l’intérieur de l’édifice, et le mobilier religieux et les Grandes Orgues ont été remis en état.
Les visiteurs découvriront également les dernières avancées dans la restauration de ce patrimoine culturel mondial, réalisées grâce aux efforts conjoints d’experts de différents pays, dont la Chine. En novembre 2019, la Chine et la France avaient signé un document de coopération à Beijing à cet effet, et des experts chinois ont participé aux travaux de restauration. Le jumeau numérique au Musée national de Chine est ainsi un témoignage du lien profond entre Notre-Dame et la Chine.
L’exposition commence avec l’incendie de Notre-Dame et remonte aux origines, en 1163, parcourant les grands moments de l’édifice pour présenter de manière interactive les changements à travers les siècles et ainsi mieux comprendre le processus de restauration. Les visiteurs peuvent aussi se faire une idée précise du savoir-faire et de l’expertise des ouvriers des différents corps de métier qui ont été mobilisés.
Chapiteau de style gothique
Favoriser l’appréciation mutuelle
L’entreprise française Histovery, qui crée, produit et exploite des solutions de visites en réalité augmentée, est derrière cette exposition. Il a fallu plus de deux années pour recueillir toutes les données avant de les faire valider par des experts. Une trentaine de versions tridimensionnelles différentes ont parfois été nécessaires avant de pouvoir trouver la plus précise, remarque Gergely László, en charge de la qualité à Histovery. « La technologie rend la façon dont nous interagissons avec le patrimoine culturel plus flexible et plus intéressante. En utilisant des images 3D, du texte, de la musique et d’autres éléments, nous pouvons en voir davantage sur les sites du patrimoine et obtenir plus d’informations. » Si certains sites du patrimoine et l’intérieur des bâtiments ont perdu leur gloire d’antan, note-t-il, le numérique permet d’en reconstituer l’éclat.
« L’importance des échanges et de l’apprentissage mutuel entre les civilisations réside dans l’inspiration mutuelle. Cette exposition nous fait également réfléchir à ce qu’il faut faire lorsqu’une catastrophe touche le patrimoine culturel ancien », explique Zhu Xiaoyun, commissaire de l’exposition, directrice du département des relations internationales et chercheuse au Musée national de Chine. C’est précisément les leçons que nous tirons de la renaissance de Notre-Dame, dit-elle.
Cérémonie d’ouverture de « Notre-Dame de Paris : l’exposition augmentée »
Pour aller plus loin dans la protection du patrimoine, la coopération internationale est essentielle. C’est ce qu’ont fait le Mausolée de l’empereur Qinshihuang en Chine et la cathédrale Notre-Dame. Les deux sites ont utilisé une grande quantité de matériaux en bois lors de leur construction, et on y trouve des restes de bois calciné. Les deux sites étaient donc destinés à coopérer. Zhou Ping, conservatrice adjointe du musée du Mausolée de l’empereur Qinshihuang, s’est inspirée de la restauration de Notre-Dame de Paris et les deux parties envisagent désormais de former ensemble des experts dans la protection du patrimoine culturel.
Cette exposition est aussi un grand événement pour les échanges culturels. Le grand public a ainsi à portée de main un site du patrimoine culturel de classe mondiale, ce qui est propice à l’appréciation mutuelle des cultures des deux pays. C’est aussi la meilleure façon de profiter de Notre-Dame avant la fin de la restauration, prévue en décembre de cette année, et sa réouverture au public.
L’article est édité par La Chine au présent.