Rafael en reportage au Xizang en juin 2023
Je suis arrivé à Beijing pour la première fois par un jour splendide de fin 2015 et je suis immédiatement tombé amoureux de cette métropole dynamique. Contrairement à ce que j’avais vu à la télévision quand j’étais enfant, son niveau de développement était comparable à celui des villes les plus modernes d’Europe. J’ai cependant souffert du smog, qui faisait souvent la une des médias occidentaux, et je devais porter un masque pour me protéger des particules.
À l’époque, Beijing, en tant que ville hôte des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver 2022, s’était engagée à résoudre la question du smog. J’en doutais car j’estimais qu’il faudrait au moins 20 ans pour y parvenir. Cependant, en 2017, j’ai constaté que la qualité de l’air à Beijing s’était considérablement améliorée.
En dix ans, la Chine s’est développée tellement rapidement que j’avais du mal à suivre le rythme. Mais progressivement, mes horizons se sont élargis, la vie est devenue plus commode, et j’éprouve de l’admiration pour la Chine de jour en jour.
Quant à mon travail, mon collègue m’a accueilli à l’aéroport à mon arrivée. Au département espéranto de la revue China Report, j’ai été présenté à d’autres collègues, tous très gentils et sympathiques. Je me suis senti petit à petit chez moi. J’ai de la chance d’avoir pu faire mes études au Brésil et de travailler en Chine.
Surmonter le syndrome de Marco Polo
Pendant mes premières années en Chine, comme beaucoup d’autres étrangers, j’avais du mal à comprendre sa société, ainsi que ses us et coutumes. Il arrive souvent qu’un expatrié qui vient de venir en Chine soit atteint du syndrome de Marco Polo. Il pense être le premier étranger à « découvrir » la Chine et nourrit un sentiment de supériorité. Au fil du temps, je me suis rendu compte de la complexité de la civilisation chinoise et m’aperçois que je dois être responsable de ce que je dis de la Chine. Dès lors, présenter la Chine aux lecteurs étrangers est devenu plus difficile, mais les résultats sont plus satisfaisants.
Je suggère aux étrangers qui viennent de venir en Chine d’accorder plus d’attention à leur expérience, de mieux comprendre les nuances culturelles et d’exprimer objectivement les différences entre la Chine et leur pays d’origine. Plus je reste en Chine, mieux je la comprends et mieux je peux la présenter au monde.
Rafael découvre des instruments de musique traditionnels à Urumqi (Xinjiang).
Comprendre la relation entre la Chine et le monde
Pendant les trois années qu’a durées la pandémie de COVID-19 en Chine, j’ai participé au Dialogue des jeunes dirigeants du monde et couvert le centenaire de la fondation du Parti communiste chinois (PCC) en 2021 et les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver Beijing 2022. Ces trois événements m’ont profondément marqué et incité à réfléchir sur la relation entre la Chine et le monde. Pendant ces trois années, j’ai suivi de près les reportages des médias étrangers sur la Chine et j’ai constaté qu’ils n’étaient pas objectifs.
En Occident, la volonté individuelle l’emporte sur la volonté générale tandis qu’en Asie, c’est l’inverse. Il s’agit tout simplement de modalités de compréhension différentes du monde. La communication internationale ne se limite pas à présenter des faits et des histoires, mais doit tenir compte des différences culturelles et aider les lecteurs à comprendre ce monde sous différents angles.
À l’approche des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver Beijing 2022, j’ai vu une nouvelle sur un site étranger : « La Chine n’a pas tenu sa promesse, le ciel de Beijing est enveloppé de smog. » J’ai regardé le ciel bleu, puis souri car la photo qui illustrait l’article était ancienne. Les médias étrangers ont souvent des préjugés envers la Chine. Dissiper les préjugés et révéler la vérité sont très importants pour présenter la Chine au monde.
Avec le recul, je dois dire que ma vie en Chine est plus intéressante que je ne l’avais imaginée. J’ai participé à la relecture de la traduction des œuvres du président chinois Xi Jinping, ce qui me permet de mieux comprendre l’histoire et la culture de la Chine et du PCC ainsi que le système de gouvernance de la Chine. En tant que membre du Dialogue des jeunes dirigeants du monde, j’ai écrit une lettre au président Xi Jinping et reçu sa réponse. J’ai adhéré au Parti des travailleurs du Brésil et été scrutateur lors des élections à l’ambassade du Brésil en Chine en tant que délégué du Parti. J’ai rencontré plusieurs hauts fonctionnaires brésiliens, notamment le président Luiz Inácio Lula da Silva. J’ai publié des articles en portugais dans des médias brésiliens et fait la connaissance de nombreux journalistes brésiliens. J’ai voyagé dans de nombreuses provinces, participé à de multiples activités et me suis lié d’amitié avec de nombreuses personnes. J’espère pouvoir faire plus encore à l’avenir.
*RAFAEL HENRIQUE ZERBETTO est conseiller linguistique du Centre de communication pour l’Asie-Pacifique du Groupe de communication internationale de Chine (CICG).